Frédéric et Myrianne autour du monde

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jeudi, octobre 05, 2006

12 ans apres le genocide...

Ca ne fait qu'un mois et demie que nous sommes ici, alors on ne peut pretendre connaitre, et encore moins comprendre, comment le pays se remet des evenements de 1994. Surtout qu'on ne peut en parler ouvertement; il est meme interdit par la loi de nommer les ethnies du Rwanda. Ce n'est qu'en chuchottant qu'on nous en parle parfois, et on ne peut pas vraiment emettre d'opinion sans risquer de blesser quelqu'un. Essayez de rester impassible en parlant de tels evenements...Cette semaine, les gens defrichaient des terrains a l'OPDE ou l'on travaille. Ils ont decouvert une fosse commune... Frederic et moi sommes tombe sur les gens qui depoussieraient les cranes et les os alors qu'on allait chercher les enfants pour les cours de rattrapage. On ne savait pas quoi dire... Ces os seront remis aux autorites locales pour identification si possible, puis pour un enterrement officiel dans un des sites memoriaux. Une autre occasion ou on ne pose pas trop de questions est quand on rencontre une personne a qui il manque un bras, une jambe ou un pied. Il y a aussi plusieurs personnes qu'on appelle "fous" ou "folles" et qui le sont devenus a la suite de ce qu'ils ont vu, fait ou vecu en 1994. Evidemment, il y a des orphelins de la guerre, des femmes qui se prostituent parce qu'a la mort de leur mari elles ont perdu le revenu familial, etc. Finalement, tous les mercredi matins, il y a des tribunaux populaires ou l'on juge les genocidaires. A ces moments, tout le monde doit arreter de travailler (sauf les gens en education) pour aller assister aux cas de la journee. Voila ce que nous avons observe depuis que nous sommes ici. Mais, il y a tellement de choses qu'on ne voit pas et qu'on ne pourra jamais comprendre. En tout cas, il y a une chose qu'on comprend : nous avons eu une chance incroyable a la naissance, la chance de naitre dans un pays en paix.

6 Comments:

Blogger Françoise said...

Un deuil est un moment qui peut être très long à vivre... Imaginons pour tout un pays. Ce doit être tellement dur pour vous de vivre au travers mais à l'écart de tout ça. Je pense que notre nature cherche toujours à comprendre les choses, mais dans ce cas, sans pouvoir poser de questions. J'espère seulement que vous arrivez à trouver un peu de joie à travers votre travail là-bas.
Marie-Andrée

6:54 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Rappelez vous toujours du bien que vous apportez à ces enfants : de l'espoir, un sourire et peut-être une porte de sortie!

Bonne chance et bravo!

Ta soeur xx

7:58 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Allo les tourteraux africains,
Vous faites un gros voyage qui vous propose différents défis. Là vous en avez un bon. Je pense bien que cette étape vous marquera pour un bon bout, mais je suis certaine que vous allez y tirer une leçon positive de tout ça.

Profitez du temps que vous passez là tout de même. Nous on continue de penser à vous et nous aimons toujours lire votre blogue.

Lâchez-pas

M-Ève
xxx

6:13 p.m.  
Blogger Ms Parker said...

Wow.

I can't imagine what it must have been like to see a mass-grave on your way to work in the morning.

Do you feel safe there?

xoxo

Virginia

8:09 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Particulier ce pays n'est-ce-pas?

Nous nous souvenons des reportages à la télévision sur les massacres du Rwanda, et c'était horrible et incompréhensible, et inhumain. Et le général Dallaire des Forces armées canadiennes est toujours d'actualité plus que jamais à la télé pour relater ces faits, devant lesquels il a été impuissant. Son retour au pays l'a sûrement sauvé moralement, chance que les Rwandais n'ont pas puisqu'ils se replongent chaque jour dans ce passé. Parfois on dit "Mettre un P sur le passé" , mais dans ce cas-ci, ce passé doit servir à faire grandir, tel que vous faites présentement.
On comprend votre désarroi, et les gens qui profitent de votre présence le ressente sûrement comme une douceur...

8:52 p.m.  
Anonymous Anonyme said...

Bon matin Myrianne et Frédéric, je suis content d'avoir de vos nouvelles versus votre blog, je vais transmettre vos impressions à Flora du Rwanda. Un gros merci pour votre travail envers la jeunesse du Rwanda.

Serge Binet et Flora Uwazigira
St-André de Kamouraska

12:14 p.m.  

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